Re vivre ma grossesse et sa naissance 

Il y a quelques jours, avec ma grande princesse, nous avons été voir quelqu’un pour nous ‘réparer’.

C’est assez bizarre comme mot à utiliser… réparer, mais réparer quoi ?

Elle et moi, nous avons une relation un chouïa particulière… ou plutôt nous n’avons pas trop de relation mère/fille. Tu retrouveras une partie de notre histoire ici.

Depuis quelque temps, ma grande était devenue comment dire en détresse ! Elle s’enfermait dans le noir, pleurait non stop, vraiment pas du tout la petite fille que je connais. Du coup, après un contact avec une personne fabuleuse qui pratique plusieurs petites choses type kineso, renaissance,…. Je décide de prendre ‘enfin’ un rendez-vous et de me lancer. En soit quand ont y réfléchi, ce jour là, j’ai ou plutôt nous avons franchi une marche vers le mieux sans vraiment s’en rendre compte.

Lors de notre séance,

nous avons abordé les petits problèmes de ma grande et avons compris enfin j’ai compris plusieurs choses. Grâce aux dessins de ma grande, j’ai pu comprendre une partie de son mal-être. C’est toujours très touchant de voir le mal-être de son enfant à travers ses dessins. On se demande où on sait louper pourquoi elle dessine cela ou encore pourquoi on lui transmet des choses. Dans ses dessins, plusieurs ‘problèmes’ je ne sais pas si réellement c’est un problème, mais plutôt son histoire, notre histoire ou carrément l’histoire de nos ancêtres. Au moment de l’explication, je ne me sens pas bien, j’ai envie de fuir et me dire qu’au final c’est bon y a trop de choses pour juste réparer. Je découvre à travers ma fille, un passé qui ne lui appartient pas et dont elle n’en a pas consciente. Je me rends compte que certaines choses viennent de mon côté, mais qui remonte à des générations. C’est très bizarre comme situation, quelqu’un devant toi arrive à mettre des mots sur des dessins qui expliquent certains passages d’un bagage des ancêtres. Nous avons travaillé sur la chose la plus importante pour moi, nous, notre relation inexistante.

La séance était forte en émotion,

alors bon courage pour la lecture. J’étais assise derrière ma grande, sous sa demande. C’est d’ailleurs très comique en y repensent, car elle s’est installée en position naissance. Pendant que la dame touchait ses pieds, j’ai expliqué ma grossesse, son début de vie. Avec beaucoup de mal, j’ai expliqué que j’ai eu peur, que je suis tombé sur mon ventre avec elle dedans, que je détestais la sentir bouger bref toute notre histoire in utero. J’ai ensuite expliqué la naissance, la sortir douloureuse psychologiquement pour elle comme pour moi. Le choc pour moi lorsqu’elle était sur moi, la phrase qui résonne dans ma tête ‘ce n’est pas mon bébé, je n’étais pas enceinte’. Cette phrase qui lui a certainement fait très mal sans le vouloir. C’est à ce moment précis qu’on réalise que la relation in utero est très révélateur de la suite d’une relation. Après cette longue histoire, ma grande a commencé à bouger dans tous les sens, nous l’avons donc laissé se libérer. Pendant ce temps, nous avons continué à parler, nous avons compris, enfin j’ai compris que lors de sa naissance, elle n’a pas développé son réflexe de mora, ce qui à un rôle très important dans la vie future. Je me souviens d’elle posée sur moi sans pleurer, sans rien, toute rose et qui dort.

Pendant cette séance,

j’ai également fait le point sur moi, mon moi, celle que j’étais avant, celle qui a réagi à cette époque. Ce qui est très fort en émotion à ce moment-là pour moi, c’est de penser que pour ma deuxième tout était naturel, notre relation, la grossesse et la naissance. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi j’en étais arrivée à détester  ma première fille. Et puis surtout, une question qui résonne plus joyeusement dans ma tête maintenant. Est-ce que j’aurais pu faire autrement à cette époque ? À ce moment de ma vie ? Dans mon état d’esprit de l’époque ? La réponse vient directement, non je n’aurais pas su ! À l’époque, je n’étais pas la personne que je suis aujourd’hui, à l’époque je n’avais pas les clés de ma détresse, je n’avais simplement pas les mots ou la conscience pour comprendre ce qu’il m’arrivait et donc accepter cette vie en moi et le tournant de ma propre vie. C’est alors à ce moment précis que j’ai compris le mot ‘réparer’ et le pourquoi de ma présence.

La pièce était chargée en émotions,

je regarde au loin, ma grande dessiner sur la table et en une fraction de seconde, elle se joint à moi en larme, elle est la contre moi, je la sens pleurer, elle me sent pleurer. L’une contre l’autre, plus rien dans la pièce n’est là. La dame à cet instant décide de chanter un chant pour nous apaiser et nous réconcilier. Un chant qui est très fort, ma grande ne cesse de pleurer, je ne l’avais jamais vu dans cet état, on dirait qu’elle se libérait. C’est très impressionnant ! En quelques minutes, dans la pièce, on dirait que notre passé douloureux s’apaisait. Je profite d’elle contre moi sans aucun rejet, je n’éprouvais plus le sentiment de la détester, mais bien au contraire de l’aimer comme jamais. Doucement, ma grande me chuchotait dans l’oreille qu’elle avait envie rentrer dans notre chez nous, une phrase au final très rassurante.

Après tous les événements et émotions,

nous découvrons qu’au travers de ses dessins qu’elle vient de finir, une partie du ‘mal’ n’est plus là. C’est assez impressionnant de voir et vivre des émotions aussi fortes. Après cette matinée forte en émotions, nous rentrons chez nous, calmement et paisiblement.

Les jours suivants, un comportement complètement différent entre nous. Plus de dégoût envers elle, plus d’envie de partager des choses avec et elle, cette grande fille si présente, si câline, si elle tout simplement.

Il n’y a pas de mère parfaite, mais on fait ce que l’on peux et on improvise pour être au mieux. On répare ce que l’on sait et on continue d’avancer…