Le harcèlement à l’école,
le sujet depuis quelques années. Pour moi, le harcèlement j’avais encore le temps. Ok c’est stupide à dire, mais pour moi c’était à surveiller d’ici quelques années vers la fin des primaires.
Et finalement non….
Ma grande a 6 ans, elle est donc en début primaire et le harcèlement c’est son quotidien depuis des semaines dans un silence dangereux. Cette histoire, c’est la sienne ou plutôt la nôtre. Il y a quelques semaines déjà le matin était un combat, ma petite, enfin, ma grande fille qui était si joyeuse à l’idée d’aller à l’école s’est transformée en petite fille en panique devant la grille de l’école. Des larmes, des câlins tellement accrocheurs et des mots de tendresse tellement profond que l’on se disait que quelque chose n’allait pas. On soupçonne au début simplement le changement avec la future venue de bébé, la peur suite à mon hospitalisation.
Bref, on imagine tout sauf le plus dur.
Au fil des jours, ma grande se renferme et la descente commence doucement. Je demande donc de l’aide à ma maman pour tenter de parler et comprendre ce qui ne va pas avec elle. Car avec nous rien, pas un mot. Avec ma maman rien ne ressort sur le harcèlement, ma grande ne sort rien de rien. À ce moment-là, en tant que parents, on se demande quoi, pourquoi, on fait quoi ? On tente de savoir mais rien. C’est l’étape la plus frustrante dans cet enfer, c’est le silence et l’émotion sur le visage de son enfant.
Et puis, un matin,
devant l’école quelques mots sortent… En larme comme chaque matin devant son papa elle arrive à dire que quelqu’un de plus grand la frappe, la pousse, lui pique des choses, qu’il l’insulte, qu’elle a peur de lui,… Je crois que là, dans la peau des parents on entend même plus tout ce que l’enfant fait à son propre enfant. On est comme dans une bulle plus de sons, plus d’émotions sur le visage, le sang qui tourne et les questions. Et du coup tout va très vite, on informe directement la dame de la cours qui forcément ne prend pas la chose à la légère. Les profs sont au courant et très vite la surveillance autour d’elle se fait. On se demande alors comment, comment si jeune, encore petit on arrive à harceler et détruire quelqu’un aussi vite, aussi fort. Dans la peau de maman, je n’ai qu’une envie, aller étriper cet enfant ! J’ai envie de l’étrangler, l’engueuler,…. Mais non, on doit rester calmes, réfléchir, regarder, agir de façon plus ‘adulte’.
À ce moment précis,
il faut penser à son enfant, le rassurer, le reconstruire. Il faut suivre l’affaire et faire confiance à l’école, mais pas trop. C’est assez dur, car on entend tellement sur le harcèlement à l’école et au final on ne sait rien. On ne sait pas comment il faut faire, quoi faire. Comment reconstruire son enfant, comment apaiser ses crises d’angoisse.
Pour nous, pour elle ceci n’est que le début.
3 Comments
Perrine
9 octobre 2017 at 19 h 29 minBonsoir,
en tant que professionnel de l’EN, j’ai été formé à la gestion du harcèlement…gestion, un bien grand mot car que c’est difficile à gérer!
nous avons un protocole à suivre dans le secondaire :
– entendre la victime, l’auteur, les témoins
– faire supprimer les photos ou autre , et le plus difficile, faire cesser les gestes, mots qui provoquent le harcèlement
– prévenir les parents de tous les élèves
voilà ce qu’on nous demande de faire, mais avec quelques années de pratiques, je t’avoue que ce n’est pas suffisant.
Je n’ai pas l’expérience du primaire où je pense qu’il est plus facile à gérer avec une surveillance active….
mais dans le secondaire, c’est impossible de les suivre H24…donc on passe aussi par la punition, et aussi la sanction , voire un conseil de discipline…
Bon courage, reste disponible au maximum pour ta fille, parles en avec elle…il y a un site et un numéro vert que tu peux joindre pour être épauler (stopharcèlement)..
et comme le dise mes élèves : en parler c’est déjà le combattre 😉
Bises
La parenthèse psy
9 octobre 2017 at 10 h 15 minBonjour !
Il y a eu un très bon reportage dernièrement sur LCP concernant le Harcèlement scolaire, il datait de 2015. Sortir du silence est effectivement pas une chose facile et pourtant, c’est le début d’une solution… On peut toujours proposer un espace de parole et d’écoute dans des CMPP ou vers des psy libéraux afin de se libérer de tout ça et de ne pas développer de phobie (scolaire, sociale). Sinon, être un parent présent, bienveillant et à l’écoute, ça marche bien aussi 😉
https://la-parenthese-psy.com/
Lovinglymom
9 octobre 2017 at 10 h 57 minBonjour, ah je vais fouiller pour trouver le reportage Merci